Pessimiste mais je me soigne

Je fais partie de ces gens qu'on appelle «pessimiste». Ce n'est même pas que je vois le verre à moitié vide mais je me dis à l'avance que l'eau dans le verre doit avoir un goût dégueulasse. J'ai une sorte de don, celui de trouver LE truc qui ne va pas. Je ne pense pas être née ainsi, j'ai doucement glissée du côté obscur sans même m'en rendre compte. Je ne saurais dire si c'est un mécanisme de protection du genre « si je m'attends au pire, je pourrais pas être déçue » ou un problème de boulon mal vissé parce qu'en tout cas là haut dans le ciboulot ça s’arrête rarement de tourner. Et en réfléchissant TROP à TOUT on finit toujours par trouver la petite bête. L'ennui c'est que c'est usant, pour les autres sans doute, mais aussi pour moi. Et le piège c'est de se sentir hyper intelligent(e) parce qu'on a l'esprit critique. En fait, on devient cynique et à moitié aigri(e) parce qu'à force de se marteler que tout va mal et que tout est moche on finit par en être pleinement convaincu(e). En prenant du recul on se rend compte qu'on se pourrit la vie et l'esprit mais comment faire autrement? Je ne vais tout de même pas rire pendant que d'autres souffrent et meurent… Et oui parce que je ne t'ai pas dit mais je suis tellement compatissante que je garde bien au chaud tous les problèmes des uns et des autres, parfois même de gens que je ne connais ni d’Eve ni d'Adam mais dont j'ai lu le récit sur internet ou vu un reportage à la télé… Et je porte tout dans mon sac à dos histoire d'être à peu près sûre de ne rien oublier en route : les enfants maltraités, les femmes violées, les parents qui perdent un enfant, les femmes qui sont nées au mauvais endroit (mariage forcée, excision, pas d'école), les animaux abandonnés, les animaux maltraités, les animaux de laboratoire, tout ce qui pourrait arriver à ma famille, la cruauté, la méchanceté, l'hypocrisie… Et des trucs plus futiles : il pleut, je suis moche, j'en ai marre de vivre ici, mon boulot est pourri, je pensais que ce gâteau serait meilleur,… et je te passe le détail si t'as lu tout ça déjà : « bravo » ! 

C'est un peu lourd à porter je te l'accorde, t'imagine la gueule de mes épaules? surtout que j'ai pas celles de Schwarzy à sa grande époque. Si je voulais faire dans le mélo je te dirais qu'il m'est déjà arrivé de dormir juste pour arrêter de penser (et c'est pas faux) mais en vrai je pense qu'il doit y avoir une solution et qu'il est inutile de trop se lamenter. Oui je fais déjà des progrès mais c'est parce qu'en ce moment je lis beaucoup de livres de développement personnel et que je me suis mise à la méditation. Je te rassure je ne m'assois pas en position du lotus en faisant des «OM» (pas l'Olympique de Marseille, le bruit qu'on associe souvent à la méditation). Bref, j'essaye simplement de me concentrer sur l'instant présent et je laisse aller mes pensées. Elles peuvent arriver, il suffit de ne pas s'y attacher et de ne pas commencer un dialogue intérieur et elles s'en vont toutes seules comme des grandes. Je dois dire que ça m'apaise un peu. Et je prends conscience de mon pouvoir. Je ne suis pas Harry Potter hein ! Je me rends seulement compte que mes pensées déterminent en grande partie ce que je suis et ce que je fais. Et ça me donne envie de devenir plus POSITIVE ! Alors bien sûr ça risque d'être long et compliqué. C'est pas parce qu'on décide de devenir musclé(e) qu'on le devient il faut travailler pour ça et bah pour l'esprit c'est pareil il faut l'entraîner et le façonner petit à petit. Mais avec de la persévérance on arrive à tout! Et comme c'est un autre de mes nombreux traits de caractère on peut dire que je suis plutôt bien partie. Il ne faut pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué mais j'espère vraiment réussir à devenir une version améliorée de moi même. La Barbaradieuse 2.0 est en cours de construction. Patience et vigilance seront mes maîtres mots. 

Et toi t'es plus pessimiste ou optimiste?Si t'étais pessimiste et que t'es devenue optimiste raconte moi ça m'intéresse.